Àdroite Les Républicains. Comme le PRG, les Républicains font l’impasse sur leur université d’été de la Baule en raison de leur congrès qui
Le lecteur doit d’emblée en être averti les auteurs des deux ouvrages ne dissimulent pas leur opposition à Éric Zemmour. Il fait mentir le passé pour mieux faire haïr au présent… et ainsi inventer un futur détestable », affirme en introduction le collectif réuni par Gallimard. Éric Zemmour manipule le langage, les textes et l’histoire pour instiller au cœur même de notre bien commun, de notre seul instrument de débat démocratique – la langue –, des logiques destructrices, du sens et des hommes, résume, pour sa part, Cécile Alduy, spécialiste de l’analyse du discours politique. Il est temps de refuser de céder la moindre virgule, le moindre mot à cette entreprise d’exténuation du langage et d’assèchement des cœurs. »→ ANALYSE. Présidentielle 2022 Éric Zemmour, une campagne sur le fil de la provocationPour autant, cette opposition n’est pas la cause mais la conséquence de leur critique des propos du candidat à l’élection présidentielle, éclairée par leurs savoirs respectifs. La recherche du vrai dans le passé force à la modestie, à admettre une part d’incertitude ou de désaccord interprétatif », reconnaissent d’ailleurs les historiens. Dès lors, il pourra leur être reproché de parler au détour d’une phrase des prétendues racines chrétiennes de la France », dans une entrée – finalement peu convaincante – consacrée à démonstration point par pointPour le reste, avec fermeté et sérénité », ils démontrent implacablement comment Éric Zemmour maltraite, déforme ou nie des vérités historiques, sur des thèmes souvent essentiels ». Chaque entrée débute par un verbatim, ensuite décortiqué. Par exemple l’affaire Dreyfus. Sans aller jusqu’à proclamer ouvertement la culpabilité d’Alfred Dreyfus », Éric Zemmour entretient la confusion sur un point pourtant parfaitement clair l’écriture du véritable traître, Esterhazy, est identique à celle du bordereau ». Surtout, la Seconde Guerre mondiale. Les universitaires démontrent point par point la fausseté des arguments en défense de Philippe Pétain, qui aurait préparé en douce une armée pour la revanche » ou encore protégé les juifs français ».→ À LIRE. Inexactitude », mauvaise foi »… Des historiens dénoncent les contre-vérités d’Éric ZemmourCe travail, dont on peut regretter la brièveté, est parfaitement complété par celui de Cécile Alduy. Rigoureuse, la sémiologue a décortiqué quinze ans d’écrits et de paroles du polémiste. Elle y a repéré un faisceau de procédés qui créent un processus d’emprise par les mots » Lexique, grammaire, style, ton, citations et figures de pensée insufflent dans la langue même une vision binaire du monde et des êtres et manipulent les passions. » Guerre » et race », deux mots au cœur des propos du candidatLe mot le plus utilisé dans ses livres guerre ». Cette surabondance traduit, mais surtout impose comme cadre de pensée unique, l’idée que toutes les relations humaines – entre individus, entre sexes, entre peuples – seraient fondées sur le conflit et la lutte pour la domination », décrypte-t-elle, avec comme seule alternative être victorieux ou conquis ». Cécile Alduy insiste Dans cette vision à la fois darwinienne et nietzschéenne, il faut écraser l’autre pour survivre. »Deuxième mot banalisé race ». Éric Zemmour modèle patiemment notre langue et notre imaginaire pour réhabiliter le mot et la chose, expose-t-elle. Une langue qui nous habitue à voir des “races” plutôt que des personnes. » Certains rappelleront que cette réhabilitation n’est pas du seul fait de l’intéressé, mais que certains aspects de la pensée décoloniale peuvent se révéler tout aussi essentialistes que le racisme. Quoi qu’il en soit, cumulés par le candidat à l’élection présidentielle, ces deux termes finissent par accréditer l’idée d’une guerre civile » en France, pensée comme une guerre des races ».Comme le souligne Cécile Alduy, ce vocabulaire de la violence » était également présent chez Jean-Marie Le Pen, qui en était ostracisé ». Ce qui n’est pas le cas d’Éric Zemmour à l’ère du clash et du buzz ».-Les auteursZemmour contre l’Histoire réunit des textes écrits par seize historiens Alya Aglan, Florian Besson, Jean-Luc Chappey, Vincent Denis, Jérémie Foa, Claude Gauvard, Laurent Joly, Guillaume Lancereau, Mathilde Larrère, André Loez, Gérard Noiriel, Nicolas Offenstadt, Philippe Oriol, Catherine RideauKikuchi, Virginie Sansico et Sylvie Langue de Zemmour est publié par Cécile Alduy, professeure à l’université américaine Stanford et chercheuse associée au centre de recherches politiques de Sciences Po Cevipof. Encoreraté. Après son score décevant de l'élection présidentielle, Eric Zemmour a vécu une nouvelle désillusion, dimanche lors du premier tour des législatives. Dans la 4e circonscriptionL’amour de la France, les convictions plutôt que la carrière. J’ai été porte-parole de Nicolas Sarkozy et n° 2 des Républicains. Je suis député au nom de la Droite forte que j’ai fondée et des 40 % d’adhérents LR qui ont voté comme moi Éric Ciotti, j’ai décidé de soutenir Éric Zemmour, le seul candidat de droite, le seul fidèle aux valeurs du RPR, le seul capable de battre Macron en rassemblant tous les électeurs de droite. Le seul à vouloir l’union des droites, des électeurs RN et LR, des patriotes, des républicains et des indépendants. Qui sont les soutiens d'Eric Zemmour dans le Cher ? Nombreux sont ceux qui vous qualifient de girouette »... Innombrables sont ceux qui nous soutiennent déjà adhérents pour notre parti Reconquête ! et plusieurs cadres et responsables locaux LR nous ont rejoints. Aujourd’hui, notre candidat est à 14 % en moyenne dans les sondages, tout près du second tour. Quant au reste, et comme on dit chez moi en Sologne, une girouette qui indique toujours la même direction, cela s’appelle une boussole. Ma boussole, c’est la France et l’union des droites. J’ai accompagné Villiers, Sarkozy et Wauquiez, chacun comprend où sont mes convictions... Valérie Pécresse ne représente donc pas la droite ? Le 8 décembre, j’ai rencontré Valérie Pécresse et je lui ai posé une seule question T’engages-tu à ne pas rallier Emmanuel Macron en 2022 ? » Elle ne m’a pas répondu. Il n’était donc pas question pour moi de duper les électeurs de droite. J’ai donc rejoint le seul en qui j’ai confiance parce qu’il est courageux et cohérent. Valérie Pécresse est la candidate du centre et fera la même politique que Macron. LR dénonce votre utilisation frauduleuse des fichiers des adhérents ». C’est une fausse polémique. Je n’ai utilisé qu’un fichier qui m’appartient, constitué depuis plusieurs années. L’essentiel, c’est de convaincre les Français vous voulez protéger la France de l’immigration de masse ? De la délinquance qui explose ? De l’assistanat qui désespère nos travailleurs et nos entrepreneurs ? De l’effondrement du niveau à l’école ? De la mort de nos communes rurales ? Éric Zemmour est le seul à vouloir combattre le grand déclassement de notre peuple. Aurez-vous les 500 parrainages nécessaires ? Oui ! C’est compliqué mais nous avons dépassé les 300 parrainages. J’ai été maire et je connais de nombreux édiles ruraux qui veulent une vraie droite. La publication des parrainages des candidats à l'élection présidentielle freine-t-elle vraiment leur nombre ? Frank Simon Le député du Loir-et-Cher Guilaume Peltier s’est engagé successivement au Front national de la jeunesse en 1996, puis au Mouvement national républicain de Bruno Mégret 1998-2000, au Mouvement pour la France de Philippe de Villiers 2000-2008, puis à l’UMP. Porte-parole du candidat Sarkozy en 2012, il est nommé n°2 de l’UMP en 2019, avant d’être démis de ses fonctions fin 2021.
Facecaméra, ou anonymement, plusieurs femmes décrivent les agressions sexuelles qu'elles auraient subi de la part du candidat à l'élection présidentielle Éric Zemmour. Elles évoquent dansD'Edouard Drumont à Eric Zemmour, la part sombre de la République Comment expliquer l’audience d’Eric Zemmour, qui, de quelques outrecuidances droitières, a glissé peu à peu vers un discours fondé sur une islamophobie quasi hystérique ? En comparant et en analysant, selon une méthode historique les écrits de l’ancienne vedette de l’émission On n’est pas couché » et ceux d’Édouard Drumont, pamphlétaire d’extrême droite de la fin du XIXe siècle et du début XXe, et chantre de l’antisémitisme, Gérard Noiriel , historien et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, nous livre les secrets de cette étonnante ascension. Comment un pamphlétaire qui alimente constamment des polémiques par ses propos racistes, sexistes, homophobes, condamné à plusieurs reprises par la justice, a-t-il pu acquérir une telle audience ?Pour comprendre ce phénomène, Le venin dans la plume » replace le cas Zemmour dans une perspective historique qui prend comme point de départ les années 1880, période où se mettent en place les institutions démocratiques qui nous gouvernent encore aujourd’hui. Issus des milieux populaires et avides de revanche sociale, Drumont et Zemmour ont acquis leur notoriété pendant des périodes de crise économique et sociale, marquées par un fort désenchantement à l’égard du système ce saisissant portrait croisé, Gérard Noiriel analyse les trajectoires et les écrits de ces deux polémistes, en s’intéressant aux cibles qu’ils privilégient étrangers, femmes, intellectuels de gauche, etc. et en insistant sur les formes différentes que ces discours ont prises au cours du temps car la législation interdit aujourd’hui de proférer des insultes aussi violentes que celles de Drumont. L’historien met ainsi en lumière une matrice du discours réactionnaire, et propose quelques pistes pour alimenter la réflexion de ceux qui cherchent aujourd’hui à combattre efficacement cette démagogie populiste. Le venin dans la plume – Gérard Noiriel – Edition La Découverte Lire aussi VOILE LA FRANCE CONDAMNÉE PAR L’ONU La France vient d’être condamnée pour violation des libertés religieuses. Le Comité des droits de …
Le mercredi 8 septembre, la Cour d’appel de Paris a relaxé Éric Zemmour, qui avait été condamné, en première instance, pour des propos anti-islam et anti-immigration » datant de 2019, à une peine de 10 000 euros d’amende. Lors de la condamnation, la présidente de la 17e chambre correctionnelle avait jugé Les opinions, même choquantes, doivent pouvoir s’exprimer, néanmoins les faits reprochés vont plus loin et outrepassent les limites de la liberté d’expression puisqu’il s’agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion. » À l’inverse, la cour d’appel a indiqué Aucun des propos poursuivis ne vise l’ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans mais uniquement des fractions de ces groupes […] Il n’est nullement justifié de propos visant un groupe de personnes dans son ensemble en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. » Dans ces extraits de décisions juridiques sont convoquées des notions telles que la liberté d’expression, l’injure, ou plus généralement le discours de haine, ce qui renvoie à une approche juridictionnelle des discours de haine qui témoigne du travail méticuleux de conciliation effectué par les juridictions françaises entre la protection de la liberté d’expression, celle des droits d’autrui, et la préservation de l’ordre public ». Si Éric Zemmour a été pour sa part condamné à deux reprises, en 2011 et 2019 puis relaxé, on voit que le travail juridique est complexe, soumis à discussion, et peut donner lieu à des interprétations divergentes. La récente relaxe pourrait laisser croire que ces discours ont leur place dans le débat public. Ils deviennent par ce biais entendables » par le grand public, si ce n’est acceptables » par les soutiens de l’éditorialiste. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un discours qualifié initialement d’injurieux envers une communauté. Or, comme Dominique Lagorgette l’a bien montré, l’injure blesse », et elle relève du domaine des attaques contre la persona » aussi, les processus par lesquels ces types de discours se sont imposés dans le débat doivent être examinés, puisque ces attaques blessent ceux qui en sont l’objet, générèrent des oppositions dans la société, et créent des clivages. Pour être précis, il faut prendre en compte aussi bien les propos, leur contexte, et leurs interprétations possibles. Ce qui est retenu du discours d’Éric Zemmour Les propos du polémiste sont rapportés dans divers médias, tel qu’ici Lors d’une “convention de la droite” organisée par des proches de l’ex-députée du Front national devenu Rassemblement national Marion Maréchal le 28 septembre 2019, Éric Zemmour avait prononcé un discours fustigeant des immigrés “colonisateurs” et une “islamisation de la rue”. L’éditorialiste y avait également décrit le voile et la djellaba comme “les uniformes d’une armée d’occupation”. » Ou là La justice donne raison à Éric Zemmour. Poursuivi depuis 2019 pour des propos virulents contre l’Islam et l’immigration, le polémiste a été relaxé par la Cour d’appel de Paris ce mercredi 8 septembre. » Comme le note Nathalie Droin dans son article au titre éclairant, L’appréhension des discours de haine par les juridictions françaises entre travail d’orfèvre et numéro d’équilibriste » La loi sur la presse du 29 juillet 1881 qui, depuis 1972, permet la répression des injure, diffamation et provocation à la discrimination, à la haine et à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. » Elle note d’ailleurs un certain paradoxe, puisque le juge doit à la fois se livrer à une lecture stricte et objective des infractions pour apprécier, avec une certaine neutralité, le caractère préjudiciable du propos » et prendre en compte son contexte de prononciation ou diffusion afin d’adopter la solution la plus juste et la plus adaptée au regard des intérêts en jeu ». Pour voir la manière dont les juges ont pris en compte ces deux dimensions, nous pouvons revenir plus précisément aux propos en question. Ils sont prononcés à la fin de cette séquence Précisément, dans cet extrait, ce qui est en jeu, c’est la mise en relation de les femmes voilées et les hommes en djellaba » avec les uniformes d’une armée d’occupation ». Le terme armée » ouvre sur la thématique de la guerre, et occupation » celle de l’envahisseur. On comprend alors la complexité de la décision de justice faut-il considérer ces propos vis-à -vis des femmes voilées » et des hommes en djellaba » comme injurieux, ou les entendre comme ciblant seulement une partie de la communauté visée ? S’il n’est pas question ici de produire une analyse supplémentaire de cette séquence, il est utile d’ouvrir sa prise en compte par d’autres champs. Les linguistes au tribunal » Dans un numéro de la revue Langage et société publié en 2010 intitulé Linguistique légale et demande sociale les linguistes au tribunal », Dominique Lagorgette constatait que la pénalisation des actes de langage est sans cesse croissante » mais regrettait qu’en France, contrairement aux pays anglo-saxons, les linguistes ne soient que très rarement encore sollicités pour livrer une analyse des faits de langue incriminé ». Elle rappelait notamment que la Forensic Linguistics a plus de quarante ans d’existence derrière elle dans de nombreux pays » mais qu’elle reste en France et dans les pays relevant traditionnellement du droit romain totalement ignorée, et des personnels de la magistrature, et des linguistes eux-mêmes ». Depuis cette date, ce type de travaux a connu un certain essor, dans le domaine académique, notamment autour du groupe de recherche Draine en ce qui concerne le discours de haine, avec une importante bibliographie et sujets d’application. Ainsi, à propos du paradoxe entre interprétation littérale et contextualisation des propos, il est intéressant de considérer la phrase d’Éric Zemmour à propos de Renaud Camus j’aime la formule de Renaud Camus entre vivre ensemble il faut choisir » qui suit juste les propos soumis à discussion. On trouve cette formule » sur le compte Twitter de Renaud Camus avec la mention OccupantDégage et une référence aux attentats islamistes Il n’est pas aisé d’interpréter l’intérêt de cette formule par le polémiste, mais en cherchant des informations sur Renaud Camus on peut lire sur Wikipédia Il écrit de nombreux textes au sujet de ce qu’il nomme le “grand remplacement” des peuples européens par l’immigration, ce qui le rend influent au sein de la droite identitaire. En 2015, il rejoint le parti Souveraineté, identité et libertés. Il est candidat aux élections européennes de 2014 puis de 2019, désavouant toutefois la liste qu’il mène peu avant ce dernier scrutin. » Il est accusé d’antisémitisme en 2000 dans le cadre de l’ affaire Camus » et en 2014, il est condamné pour provocation à la haine et à la violence contre les musulmans. Pour l’analyste du discours, ce co-texte » fait contexte ». Ainsi, en ajoutant l’adhésion à une formule proposée par un écrivain déjà condamné pour des faits proches de ceux dont il est accusé, la citation a aussi une fonction de connivence auprès d’auditeurs/lecteurs familiers de ces thèses, et porte une forme d’autorité soutien du propos. Mais la dimension haineuse du propos est dissimulée, partiellement déléguée de manière allusive à Renaud Camus, et prise en charge par une mémoire du discours qui s’adjoint à l’interprétation littérale. Cela rejoint donc ce que développent les chercheuses Fabienne Baider et Maria Constantinou Les discours de haine peuvent être aussi masqués et s’accompagner ou non de violence verbale, c’est ce qui est appelé le discours de haine dissimulée. » Et d’ajouter leur performativité n’en reste pas moindre » cela signifie que ces discours ont des conséquences, car ils irriguent le champ politique, ils ont une dimension clivante qui oppose des populations, et créent un climat de guerre, puisqu’ils mettent en scène une armée de colonisation. Dissimuler la haine ? Dans ce contexte, comme le rappellent ces deux spécialistes, le discours de haine dissimulée pourrait se définir comme toute manifestation discursive ou sémiotique pouvant de manière implicite ou masquée inciter à la haine, à la violence et/ou à l’exclusion de l’autre ». Et on comprend bien que cette dissimulation pose problème pour les juristes, puisqu’elle met notamment en œuvre des procédés d’implicite. Comme le relève la chercheuse Camille Bouzereau qualifiant ce phénomène de néologisme lepénien », la dimension linguistique le choix des mots, leur construction, l’organisation de la syntaxe, etc. doit pouvoir être prise en compte. Dans le cadre du Front/Rassemblement national, elle ajoute notamment Jean-Marie Le Pen a été condamné à 18 reprises pour le contenu de ses propos apologie de crimes de guerre, provocation à la haine raciale, diffamation et Marine Le Pen une fois pour diffamation en 2008, faisant suite à des propos soutenus en 2010 sur la comparaison entre l’occupation nazie et les prières de rue des musulmans, elle a été jugée pour incitation à la haine mais se trouve relaxée en 2015 par le tribunal correctionnel de Lyon. » Nous voyons une énumération de condamnations pour faits de langue apologie de crimes de guerre, diffamation, incitation à la haine, ce qui nous permet d’élargir plus largement cette question des discours de haine au-delà du cas d’Éric Zemmour. L’acceptabilité des discours Mais ce qui est en jeu, comme esquissé au fil de cet article, c’est la question de l’acceptabilité de ces discours. En effet, alors que les discours de Jean-Marie Le Pen semblaient éminemment transgressifs et avaient un rôle polémique, ceux d’Éric Zemmour semblent bien plus entendables », du point de vue de la justice relaxe et aussi du point de vue de l’opinion publique. Certes les chiffres annoncés n’ont rien de scientifique, mais le martèlement d’une majorité qui penserait comme » semble faire son chemin On peut donc en conclure que si ces propos peuvent être rendus entendables », c’est qu’ils ont plusieurs propriétés dimension linguistique de la haine dissimulée implicite notamment ; intégration dans un discours idéologique déjà martelé depuis des années et qui a imprégné le champ politique ; voix présente sur la scène médiatique. Avec la possible entrée en campagne d’Éric Zemmour, ces différents paramètres vont être bouleversés, et il sera intéressant d’observer les manières dont ses discours vont continuer à être reçus et interprétés..